Artiste découvert un peu par hasard pendant mes études, son travail est resté gravé dans ma tête depuis. Henrique Oliveira donne vie au bois d’une manière aussi fascinante qu’inquiétante : il envahit, occupe, tord et déstructure l’espace.
Henrique Oliveira est brésilien de naissance, à la fois peintre et sculpteur. Ses réalisations plastiques sont basées sur l’utilisation d’un matériel considéré comme « pauvre » : le bois de tapumes. Le bois de tapumes est très répandue au Brésil puisqu’il est utilisé dans la fabrication de contreplaqué ou de palissade de chantier. Alors à base de collage, d’assemblage et d’un travail architectural il crée des formes organiques végétales hybride, dont on pourrait presque croire qu’elles sont vivantes.
La plupart de ses sculptures sont monumentales et pensées in situ : elles interagissent directement avec le lieu dans lequel elles se trouvent pour créer des espaces où nature et architecture se confondent étroitement.
Il est difficile de ne pas s’arrêter sur ces formes qui rappellent des troncs, des racines ou des branches d’arbres. On s’interroge sur ces géants qui envahissent comme s’ils étaient là depuis toujours, prêts à reprendre le contrôle sur un urbanisme trop lisse. L’univers d’Henrique Oliveira est grandiose ; il inquiète et fascine en même temps. Difficile de ne pas ressentir toute la puissance de ces sculptures et de se sentir minuscule ; elles semblent contrôlées par des forces inconnues qui nous dépassent. On finit presque par se demander si ces œuvres énigmatiques ne vont pas continuer de grandir…
Le travail d’Henrique Oliveira m’émerveille autant qu’il m’effraie ; ses œuvres plastiques nous plongent dans de la science fiction où la nature s’éveillerait pour reprendre ce qui lui est due. L’artiste joue adroitement avec notre inconscient. Il raconte une histoire simples d’apparence à base d’installations complexes de plus en plus envahissantes.
L’artiste a fait plusieurs passages en Europe et est actuellement à découvrir dans l’exposition « La Forêt Magique » du Palais des Beaux Arts de Lille jusqu’au 19 septembre 2022. Et si vous ratez la date, vous pouvez toujours découvrir sa participation aux collections permanentes aux Jardins Suspendu du Havre pour Un été au Havre et au Domaine de Chaumont-Sur-Loire.
Sinon, vous pouvez aller découvrir l’intégralité de ses oeuvres sur son site internet, juste ici
Photo de couverture : Baitogogo – © André Morin