Hier soir, je suis allée au cinéma Utopia d’Avignon où, comme toujours, la programmation est aussi éclectique qu’intéressante.

En lisant son synopsis dans la gazette du cinéma, le film Arthur Rambo m’a tout de suite attirée car il parle de l’utilisation des réseaux sociaux et de ses dérives. Comme cela fait (aussi) partie de mon métier voilà sujet qui me touche et attise ma curiosité !

Le personnage principal s’appelle Karim D, il est né dans une cité parisienne, c’est un écrivain engagé qui vient d’écrire un premier livre salué par la critique, il incarne la réussite d’un jeune homme venant d’un quartier difficile. Les médias se l’arrachent, Karim est aux portes du succès.

Lors de la soirée de lancement du livre, des tweets et des messages apparaissent sur les téléphones : ils auraient été envoyé par Karim D quelques temps auparavant sous le pseudonyme Arthur Rambo.
Ces tweets sont tout plus horribles les uns que les autres : homophobes, racistes, misogynes, antisémites…

Aussi rapide qu’un tweet, la nouvelle s’ébruite et notre héros se retrouve dans une tourmente personnelle et médiatique qu’il ne contrôle plus. Après cet incident, tous ses amis et partenaires se détournent de lui, y compris ses complices qui riaient avec lui de ses messages insolents et provocateurs. Il se retrouve perdu et seul.

Tout au long du film, j’oscillais entre la sympathie que j’éprouvais pour le personnage et le rejet provoqué par ses propos. J’essayais de me mettre à sa place et en même temps j’étais extrêmement choquée par ces tweets. Même si il s’agissait d’un « jeu » pour Karim, on ne peut s’empêcher de le juger.

Arthur Rambo interroge évidemment sur la puissance des réseaux sociaux et sur l’idée du “double numérique” : sommes-nous toujours nous-même caché derrière un écran ? le film explore la question de la morale et de responsabilité de chacun à utiliser internet de façon bienveillante.
Utilisés à bon escient, les réseaux sociaux sont aujourd’hui essentiels pour la communication des entreprises et des institutions. Ils demandent une connaissance approfondie et du temps pour être utilisés de façon optimale et vertueuse.

Bravo au réalisateur Laurent Cantet, très fort pour nous interroger sur un sujet d’actualité, il propose aussi de très beaux plans de caméra tout au long du film ainsi qu’un rythme en fonction des différents états de Karim D, alias Arthur Rambo.